Journal de bord de l'Harmattan
Samedi 22 juin 2024, à 15 h TU, 17 h en France, 17 heures en Norvège. - A bord du Trollfjord, latitude 78°13’ N - longitude 15°36’ E
N° 1376 - Au pays de l’ours polaire



Bonsoir Ă  tous,

Quelle journée ! A minuit je me lève et découvre enfin le Spitzberg. Le soleil illumine d’une lumière rasante la chaîne de montagne enneigée sur tribord. C’est absolument magnifique. Puis, ce matin à 7 heures, c’est la dialyse. Il fait un soleil éclatant et je vois défiler à travers les baies vitrées, un paysage sublime. Je me dis que je suis quand même bien mieux ici pour faire ma dialyse que sur un lit d’hôpital dans la salle de dialyse.

Nous sommes en train de nous habiller, il est 8h27, ce sont nos premiers ours blancs. Ils sont un peu loin, mais avec les jumelles nous distinguons bien deux petits, de deux ans, je pense, en train de jouer, et un peu plus loin la mère. Nous finissons de nous vêtir et allons prendre notre petit déjeuner. Alors j’aperçois, à une centaine de mètres du navire, une baleine en train de se prélasser. Ça commence fort.

Vers 10 heures trente, une annonce en français nous prévient qu’il y a un ours polaire sur l’avant du navire. Nous montons sur le pont supérieur, mais nous n’aurons pas le bonheur de l’apercevoir. En revanche, nous sommes devant des glaciers, avec la glace autour du bateau, c’est un grand moment.

Nous amarrons à Longyearbyen à 13 heures. C’est la petite ville du Spitzberg. Elle compte un peu moins de 3000 habitants. Elle a été créée pour exploiter le charbon et, même si elles ne servent plus, les installations sont encore présentes. Sur le ponton se trouvent quelques voiliers d’expédition polaire et en rade le petit voilier d’un vagabond des mers est ancré. Il va à terre dans sa petite annexe.

Je suis frappé par les immenses parkings remplis de motoneiges. Ils sont garés pendant la très courte saison estivale. Nous sommes ici au pays de l’ours blanc, l’ours polaire. Il y a des images ou des photos d’ours absolument partout.

L’ours polaire est d’une beauté saisissante. Les mâles peuvent peser jusqu’à 800 kg et mesurer jusqu’à 2,6 m de long. L’animal a failli être exterminé à cause de sa magnifique fourrure. Dans les années 60, on tuait en moyenne 300 ours par an rien qu’au Svalbard avec un triste record de 515 ours en 1969. Il ne restait plus alors qu’environ 2 000 ours. Il est maintenant protégé et sa population serait remontée autour de 20 000.

Nous déjeunons très tôt et, vers 13h30, nous allons à terre. Un bus nous emmène au centre de la petite ville. Nous allons faire un tour au supermarché local par curiosité, puis nous nous rendons au Svalbard Museum.

C’est extrêmement intéressant. Il y a pratiquement tous les animaux que l’on peut trouver ici, les mammifères, les poissons, les oiseaux … Ils sont empaillés, mais c’est très réaliste. Il y a également un film sur la vie ici il y a quelques dizaines d’années. Il y a un habitat recréé, plein d’outils d’époque reculée, des photos, des textes, c’est passionnant.

Nous appareillons ce soir à 19 heures, direction Ny-Alesund, tout au nord du Spitzberg. Nous serons alors presque au 80 -ème degrés de latitude nord. C’est la localité la plus au nord du monde. Sa population n’est que de 35 habitants. Le village est très petit et nous avons l’interdiction formelle de sortir de celui-ci à cause des ours polaires. A chaque sortie du village apparaît un panneau avec un ours blanc.

A partir de cette nuit et jusqu’à demain après-midi nous ne serons plus joignables, car, afin de ne pas perturber les recherches en cours à Ny-Alesund, nous devons désactiver le wifi et le Bluetooth sur tous nos appareils.

A bientĂ´t
Jean-Louis
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