Journal de bord de l'Harmattan
Vendredi 28 juin 2024, à 14 h TU, 16 h en France, 16 heures en Norvège. - A bord du Trollfjord, latitude 62°12 N - longitude 6°28’ E
N° 1382 - Le retour de la nuit



Bonsoir Ă  tous,

Vers 23 heures, hier soir, le soleil s’enfonce dans la mer de Norvège et disparaît pour la première fois depuis huit jours. Il réapparaîtra vers 4 heures du matin, mais il n’a pas fait vraiment nuit. Il n’a pas plongé très profond et la visibilité restait excellente pendant toute cette « nuit ». C’est un peu la bataille de la nuit contre le jour, il va falloir descendre encore en latitude pour que la nuit puisse s’imposer.

A Bergen les conditions sont extrêmement différentes du Spitzberg. Imaginiez-vous que la distance entre Bergen et le Spitzberg est supérieure à celle entre Lille et Tunis, le tout étant à peu près à la même longitude. Pas étonnant que nous ayons l’impression d’être sur une autre planète.

Ce matin nous avons amarré à Alesund à 8 heures. J’avais fait la dialyse à 6h30 et, après le petit déjeuner, nous sommes allés visiter la ville dont le centre se trouve tout près du port. En 1904 la ville, qui était construite en bois, a pris feu et a brulé 16 heures d’affiler. 850 maisons ont été détruites et 10 000 personnes se sont retrouvées sans abri. Il a alors été décidé de reconstruire entièrement la ville en pierre, style art nouveau. Tout a été préservé, il y a du pas très beau, mais également du très beau, c’est étonnant.

Nous sommes repartis à 10 heures pour remonter le Hjorundfjord jusqu’à Saebo, notre escale de l’après-midi. C’est drôle, nous avançons côte à côte avec le MS Nordlys, un des bateaux principaux de la flotte Hurtigruten. Nous arrivons à Saebo à 12h15. Cette fois pas de quai, nous jetons l’ancre dans la baie et nous allons à terre en prenant une petite navette. En fait nous n’avons pas jeté l’ancre réellement, l’ordinateur de bord maintient le bateau à l’arrêt grâce aux propulseurs d’étrave et aux pods.

Saebo est un petit village. Déjà, du bateau, je sais ce que je veux aller voir de plus près. Ce sont des maisons typiquement norvégiennes avec des toits en écorce de bouleau, terre et gazon. Bon, ce n’est pas du gazon anglais, difficile de passer la tondeuse. En fait ce sont des herbes qui peuvent mesurer 70 centimètres de haut. Cela protège la biodiversité.

Dès que j’approche, je suis entouré par une nuée de mouettes. Je comprends vite pourquoi lorsque je constate que, dans l’herbe des toits, se cachent de nombreux nids avec des oisillons tout gris.

Maintenant il va bien falloir accepter la fin de ce magnifique voyage, Francine a attaqué les valises. Il faut que tout soit terminé ce soir, car demain matin je dois faire la dialyse très tôt, puis la toilette, puis le petit déjeuner avant d’être à 8h45 sur le quai pour monter dans le bus qui doit nous porter à l’hôtel. En effet, nous avons décidé de rester une journée de plus à Bergen, car dimanche est l’anniversaire de Francine.

Finalement, comme à chaque vacance, nous sommes contents de rentrer à la maison pour retrouver nos petites habitudes. De plus l’été et les grandes chaleurs me font rêver après les frimas du Spitzberg. Depuis quinze jours nous avons pris nos repas matin, midi et soir au restaurant gastronomique, je rêve d’un steak haché avec des coquillettes au beurre comme un chien rêve d’un os.

Une dernière précision, s’il y a deux postes de barre sur la passerelle, ce n’est pas parce qu’il est nécessaire d’avoir deux barreurs. En fait ce sont deux postes tout à fait indépendants. Tout est redondant. Chacun à sa cartographie, chacun à son GPS … Cela évite en cas de panne de se retrouver dans un blackout total.

A bientĂ´t
Jean-Louis
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