Journal de bord de l'Harmattan
Lundi 2 septembre 2024, à 17 h TU, 19 h en France, 18h aux îles Féroé. - Dans le MS Norrona, Lat 59 degrés 47 N, Long 2 degrés 31 E
N° 1398 - Les moutons aux Ă®les FĂ©roĂ©



Bonsoir Ă  tous,

Nous approchons ce soir des côtes sud de la Norvège, j’ai passé une partie de la journée à admirer les fous de Bassan qui se régalent en de longues glissades de l’autre côté de la baie vitrée. J’adore cet oiseau magnifique, avec sa tête jaune, ses yeux si clairs, son si joli bec et ses longues et fines ailes blanches qui se terminent en noir. Il est très beau avec ses 1,8m d’envergure c’est le plus grand oiseau de mer en Europe.

Mais, aujourd’hui je voulais vous parler des moutons aux îles Féroé. Au début de mon séjour, je cherchais en permanence des troupeaux de moutons, car je savais que la population était importante sur l’archipel, il y en a 80 000. Mais le mouton féroïen n’est pas grégaire. Chacun vit sa vie de son côté. C’est l’homme qui a introduit les moutons, il y a de nombreuses espèces différentes.

Il y a des moutons très petits, il y a des très grands, il y a des blancs, il y a des noirs et puis des gris, des marrons, certains avec toute la partie avant noire et toute la partie arrière blanche, d’autres n’ont de noir que la tête. Le mouton féroïen aime le métissage. Beaucoup vivent isolés, mais j’en vois également en couple. Il y a le mouton avec ses belles cornes en forme de cercle et sa moutonne avec son gros pis. Souvent l’un est noir et l’autre blanc. Ils broutent toujours côte à côte et lorsqu’ils se couchent pour se reposer ils se serrent l’un contre l’autre.

Je suis persuadé que les animaux éprouvent des sentiments. Peut-être pas la vipère ou l’araignée, mais pour les oiseaux et les mammifères c’est certain. Il y a l’amour du chien pour son maître. Les éléphants se donnent des petits noms et viennent se recueillir sur les ossements d’un des leurs, disparu il y a plusieurs années.

Au mois de juin, un pigeon de mon jardin était entré dans le bâtiment piscine par une baie laissée ouverte. Au matin je viens le délivrer, il part à tire-d’aile, et immédiatement son partenaire qui veillait du toit de la maison, le rejoint. Ils se posent sur le toit des voisins et se frottent le bec de bonheur.

Mais revenons à nos moutons (ha, ha, je ne pouvais pas la manquer celle-là). Je suis frappé par le nombre de clôtures, à certains endroits ce ne sont que des petites parcelles, à d’autres endroits les étendues sont immenses et on peut voir des clôtures partir en ligne droite jusqu’au sommet des montagnes. Les routes traversent ces domaines.

Pour entrer par la route, pour sortir, un peu partout, il y a des passages aménagés. Sur deux mètres de longueur, le bitume est remplacé par des rouleaux. Les voitures peuvent passer, mais pas les moutons. Lorsqu’on roule, il faut être très attentif, car on peut se retrouver à tout moment avec un mouton devant le capot.

Ce sont des moutons rustiques qui vivent sans le secours de l’homme lorsqu’il faut mettre le petit au monde. Ils passent toute l’année dehors et possèdent de magnifiques toisons en laine. Elles sont très épaisses, très longues et toutes bouclées. Ils sont beaux.

Je ne peux évoquer les moutons sans parler des oies. Un peu partout, même dans des endroits très reculés, au milieu des montagnes, on tombe sur des troupeaux d’oies blanches. Elles sont par 7 ou 8 avec un jars, elles sont énormes. Ont-elles les ailes coupées ? Je ne sais pas.

Nous arrivons demain matin Ă  Hirtshals, nous sommes partis avec deux heures de retard hier soir.

A bientĂ´t
Jean-Louis
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