Journal de bord de l'Harmattan
Sat, 10 Sept 2011 13:30:00 - 80° 15’E 5° 45’N
N° 353 - Une rĂ©flexion Ă  mĂ©diter

15H30 en France, 19H00 heure du bord
80° 15’E 5° 45’N

Bonjour Ă  tous,

Je n’en peu plus de ce port, ce matin réveil brutal par un violent
choc sur mon bateau, je bondis du lit et cours dans le cockpit pour
essayer de comprendre ce qu’il vient de se passer. Je ne vois rien et
fini par comprendre qu’Harmattan talonne. C’est marée basse et sa
quille frappe sur les rochers alors qu’il ne fait qu’un mètre quatre
vingt dix de tirant d’eau.

Plaisancier, si tu as l’idée d’aller au Sri Lanka et de t’arrêter à
Galle, passe ton chemin. En 2011, le port n’est plus du tout comme le
décrit Rod Heikell dans son livre « Indian Ocean Cruising Guide », il
n’est pas non plus ce que l’on peut lire sur Internet. De Marina il
n’y a plus, les quelques pontons ont été démontés et de services, il
n’y a point.

Je ne résiste pas à la tentation de vous faire part de la réflexion de
ma copine Petra, tellement elle s’applique bien à mes relations avec
l’agent « Windsor Reef » par qui tout doit passer ici :

« Vous êtes-vous rendu compte qu’avant le sexe, chacun aide l’autre à
se dévêtir »
« …. Après le sexe, chacun se rhabille tout seul. »

« Morale : »
« Dans la vie, personne ne t’aide si on t’a baisé ; si on t’aide,
c’est qu’on va te baiser »

Entre parenthèses, cela dénote de ma copine Petra une grande
expérience du sexe, car en couple établi, chacun se déshabille seul.

Ceci dit, mes relations avec « Windsor Reef » sont très difficiles. Ce
matin je me rends donc de bonne heure au bureau en précisant que je
veux partir. S’en suit une discussion très houleuse où je leur dis que
je suis très mécontent car ils sont malhonnêtes. Comme ils sont tout
puissants ici, que j’ai vraiment hâte de partir, que ce sera bien
mieux si ma coque est propre pour faire tout ce trajet et que je ne
peux faire autrement, lorsqu’ils me proposent de faire tout le travail
pour « seulement » 500 US$, j’accepte. Bien que ce ne soit pas ce qui
avait été convenu précédemment.

J’impose par conte une limite dans le temps pour effectuer ce travail.
Nous tombons d’accord pour que je puisse partir à 14h. Je demande
également d’avoir un écrit signé sur cet accord.

Malgré mes demandes réitérées, je n’obtiendrais jamais cet écrit et le
plongeur n’arrive qu’à 14 heures !!! On ne peut avoir aucune confiance
dans la parole de ces gens, c’est terrible.

Enfin, le travail va finir par ĂŞtre fait.

Je viens d’apprendre qu’un catamaran a été retrouvé vide de ses quatre
occupants au large des côtes du Yémen, après que ceux-ci aient lancé
un SOS. Je ne comprends pas comment aujourd’hui on peut se mettre dans
une telle situation. Si l’on est un plaisancier responsable, on est
forcément informé, la presse nautique ne manque pas de le répéter, il
ne faut plus passer par le golf d’Aden, le risque d’être attrapé ou
même tué par les pirates est à un niveau maximum.

A 15h le nettoyage de la coque est fini, le temps de faire les
papiers, de reporter tout le monde à terre et à 16h précise « Port
contrôle for Harmattan … », je demande la permission de quitter le
port. Cette fois-ci tout se passe bien. Dès que je sors du port, une
grosse houle m’attend. Je pars plein sud, génois à un ris et grand
voile Ă  deux ris.

19h, le bateau marche fort au près, entre 6 et 7 nœuds, le capitaine
est tout juste malgré la Nautamine, mais quel bonheur.

J’arrête là car il faut que je reste dans le cockpit.

A bientĂ´t

Jean Louis


"Bonjour Cap'tain, content que tu aies enfin pu tout solutionner et que tu sois enfin en tête à tête avec ton bateau. Profite bien de l'air du large. Amitiés Paparazzi"

Envoyé par Paparazzi le 11-09-2011 à 16:10



"OUF !!!
Bon vent!
Nous suivons ta trace, prenant notre temps. Actuellement à KL, ayant laissé NEOS à Port Dickson.
Amicalement."


Envoyé par olivier pascaline de NEOS le 11-09-2011 à 16:38



"salut a toi MARIN, enfin seul avec votre bateau, je vous souhaite une tres bonne navigation sans contrainte prudence a vous.
"homme seul toujours tu cheriras la mer""


Envoyé par Sintes Frederic le 11-09-2011 à 17:42



"Hola Captain,
Ouf il était tant que tu te libères de ce bourbier...dans tous les sens du terme.
J'imagine que tu prends ton pied après cette libération.
J'ai bien aimé la phrase de Petra...quelle expérience...
En ce qui concerne le cata attaqué par les pirates, un hélico français a pu les repérer...ils ont envoyé une vedette rapide...coulé le bateau pirate récupéré l'otage...uniquement la femme...et ficelé les pirates.
Le mari y est resté...c'est incroyable de prendre des risques pareils et en faire prendre aux siens...qui, à ce jour n'est pas au courant de ce fléau...il pensait qu'en suivant de près les cotes du Yemen il s'en tirerai...paix à son âme.
Je t'imagine toujours sur ta route Sud....donc au près...as tu envoyé la pêche???
Bonne route Captain"


Envoyé par Jacky Peudevin le 12-09-2011 à 12:30



"cher J.Louis

Le monde est ainsi fait :

mais inquiétant ...
je t'embrasse jeanine"


Envoyé par jeanine Barbier le 12-09-2011 à 19:19

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