Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 11 Jan 2015 19:00:00 - 28° 08 N, 15° 25 W
N° 752 - Comme une odeur de grand dĂ©part

20h00 en France, 19h00 Ă  Las
Palmas de Gran Canaria.


Bonjour Ă  tous,

On ressent à bord comme une odeur de grand départ. Pendant que j’écris
Jacky est en train de mettre un bon coup de jet au bateau. Nous
l’avons retrouvé couverts de terre rouge apportée par l’Harmattan car
je pense que c’est également lui qui souffle ici en venant de l’Est.

Depuis hier matin 9h45, heure Ă  laquelle nous avons atterri, nous
n’avons pas chaumé. Nous avons pris le guagua (le bus local) pour
rejoindre le bateau et après un bon petit déjeuner car le précédent
était déjà loin nous avons entrepris de terminer la matinée en
avitaillant l’eau à boire. Nous avons ainsi transporté et rentré 120
litres d’eau en bouteille. Cela nous donne une ration de deux litres
d’eau par jour et par personne.

Après un restaurant pour fêter comme il se doit le départ de cette
nouvelle aventure nous nous sommes rendu en guagua à « Al Campo », le
super marché Auchan local. Au Brésil, où nous nous rendons, tous les
guides précisent qu’il ne faut surtout pas montrer de richesse. Pas de
collier ou de bracelet en or, pas de bague, pas de montre de valeur.
Avec moi il n’y a pas de risque, je ne porte jamais rien de cela. Mis
Ă  part peut-ĂŞtre des montres.

Nous avons donc commencé à nous entrainer. Jacky a une barbe de trois
jours et pour ma part, pas de problème, je suis dans le rôle
naturellement. Jacky est équipé d’une valise à roulette et j’ai une
cassette pliante en plastique ficelée sur mon diable pliable en alu.
Il ne nous manque plus que les chiens !

Nous avons donc rapporté d’Al Campo, grâce à notre équipement, un
chargement important. (30 litres de vin, 500 biscottes, 12 litres de
jus d’orange, huile, vinaigre …) C’est vrai qu’avec tout ce pinard
dans nos chariots, nous devions ressembler Ă  des clodos certes, mais Ă 
des clodos qui venaient de gagner au loto !

Nous avons fini à 20 heures, après nous être levés à 3h30, nous
rêvions d’un lit comme un chien rêve d’un os.

Ce matin, c’est dimanche. Je pense qu’il va être difficile d’avancer
nos préparations alors que tout est fermé mais nous allons de surprise
en surprise. En tout premier lieu, il faut enclencher les formalités
de sortie pour obtenir la fameuse « Clearance » qui sera notre sésame
pour entrer au Brésil. A dix heures nous nous rendons à la
capitainerie. C’est fermé ! Nous attendons un peu, je nous donne dix
minutes et miracle, un gars arrive, très sympa. Il nous certifie
qu’étant une marina publique, la dernière facture vaut clearance.

« Mais pour les passeports ? »
« Vous voulez un coup de tampon sur vos passeports ? »
« Oui »

Il attrape les deux passeports et plante allègrement un bon coup de
tampon. Je vérifie tout de même, ouf ce n’est pas un tampon « Payé ».

A dix heures quinze le premier objectif de la journée est rempli. Je
propose à Jacky de pousser à pied jusqu’au super marché « Super Dino »
qui se trouve pas loin. C’est ce que je craignais, il est fermé. Nous
repartons un peu déçu, mais un clochard, un copain donc, nous
interpelle pour nous dire que celui qui se trouve à 2 kilomètres est
ouvert toute la journée.

Nous sautons dans un guagua et rapportons Ă  nouveau une lourde
cargaison de marchandises, pâtes, riz, lentilles, saucisses en boîte,
coquillages, sardines, thon en boîte, quelques bières, des fruits en
sirop, du chocolat, de la margarine ….

Après déjeuner la petite sieste est de rigueur, puis nous retournons
une nouvelle fois au Super Dino pour pommes de terre, pommes, bananes,
yaourt, fromages, œufs … de quoi tenir un siège de un mois à deux.

Ce soir tous les feux sont au vert. Demain matin nous referons un
dernier saut Ă  Al Campo chercher les produits frais, essentiellement
viande et charcuterie puis nous larguerons les amarres, peut-ĂŞtre
avant le déjeuner, peut-être juste après.

Question météo, elle est très favorable, c’est un petit force 4 qui
vient plein Est et rien de méchant n’est prévu dans les prochains
jours.

A bientĂ´t

Jean-Louis
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