Journal de bord de l'Harmattan |
Tue, 13 Jan 2015 19:00:00 - 26° 21 N, 16° 49 W N° 753 - Les premiers jours de mer
20h00 en France, 19h00 heure du bord.
Bonjour Ă tous,
Les deux ou trois premiers jours de mer sont toujours un peu difficiles. Il faut s’adapter. Mais heureusement, le pouvoir d’adaptation de l’être humain est immense. Je suis très souvent étonné de voir à quel point nous sommes capables de faire avec des situations tout à fait hors norme. Cette faculté est d’ailleurs encore plus développée chez le petit enfant.
Depuis hier, nous naviguons sous grand voile seule, avec un vent entre 15 et 20 Nœuds qui nous pousse en plein dans l’axe. Le bateau marche fort mais nous sommes au maximum de l’inconfort. Comme il n’est pas appuyé sur ses voiles, Harmattan roule très fort bord sur bord, tout roule, tout grince, tout claque, tout gémit, tout se plain. Sous le plancher l’eau et le gasoil roulent avec de forts « glou glou » en passant d’un côté à l’autre de leurs réservoirs. La vaisselle se promène dans les placards et, à l’instant même, les plats rangés dans le four viennent de gicler par la porte qui s’est ouverte.
Il faut maintenant que le corps, l’esprit, la conscience, s’habituent à ce nouvel environnement. Ainsi, rouler en permanence dans la couchette deviendra la norme, entendre tous ces bruits deviendra la norme et si un tout petit bruit anormal vient à surgir dans ce brouhaha, le réveil sera immédiat.
Tout est difficile, la toilette, la cuisine, prendre ses repas, faire la vaisselle, tout devient un numéro d’équilibriste fatigant.
Lorsque l’habitude sera là et que nous retrouverons la terre ferme, il faudra alors se réhabituer à un environnement statique ce qui explique la démarche chaloupée des marins dans les ports.
Au dîner, hier soir, c’était piquenique, les estomacs un peu chahutés n’étaient pas bien disposés pour un repas plus amélioré.
La nuit a été assez calme, s’il n’y avait pas eu ce roulis continuel j’aurais pu bien me reposer. En début de nuit j’ai dû me lever plusieurs fois pour des alarmes collisions intempestives. A chaque fois que je me penchais sur l’écran, il n’y avait aucun écho qui aurait pu déclencher une alarme. Une baleine qui veut jouer et sort la tête de l’eau de temps en temps ? Non
J’ai fini par comprendre lorsque j’ai vu derrière le bateau comme un feu de mât assez élevé. C’étaient un avion en atterrissage sur Gran Canaria. Ils passaient assez bas pour déclencher l’alarme. Cela m’a rappelé l’Australie et les gardes côtes qui me survolaient en frôlant mes mâts.
En milieu de nuit je constate que le lochspeedo est en panne (la vitesse surface). J’ai dû démonter la sonde ce matin et la nettoyer pour retrouver un fonctionnement correct.
En fin d’après midi, le vent a un peu forci, il atteint 22 à 23 nœuds et j’ai pris un ris préventif pour la nuit. En fait il ne fait pas vraiment beau, pas plus de 21 à 22 degrés, le soleil est laiteux, derrière une brume de nuages élevés et le vent qui souffle Nord Nord Est est assez froid. On supporte facilement la polaire. Dire que dans quelques jours nous serons en maillot de bain jour et nuit !
Voilà pour aujourd’hui. Encore une fois le bateau marche fort, nous avons parcouru 144 Miles ces dernières 24 heures !
A bientĂ´t
Jean-Louis |
"Bonjour, Vous ne me connaissez pas mais moi je vous connais très bien au travers des récits qu'a pu me raconter Jacky. Juste quelques mots pour vous exprimer mon admiration pour vos voyages à travers le Monde. Votre courage, votre audace et certainement un peu de témérité, vous permettent d'accomplir, à mes yeux, une vrai prouesse en découvrant le Monde à bord de votre voilier. Pas de Tours opérators, pas de séjours confinés et préétablis, vous rencontrez des populations et des Terres lointaines d'une manière authentique. Je vous souhaite une excellente ballade avec une mer favorable. Mes sincères amitiés Biz à Jacky Laurent - Aix en Provence "
Envoyé par GAETA LAURENT le 14-01-2015 à 18:41
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