Journal de bord de l'Harmattan
Thu, 15 Jan 2015 19:00:00 - 23° 11 N, 20° 17 W
N° 755 - DĂ©jĂ  dans le quatrième jour

20h00 en France, 19h00 heure du bord.

Bonjour Ă  tous,

Nous sommes déjà dans le quatrième jour de cette nouvelle aventure. Au
niveau météo, comme dirait Pierre-Yves, c’est la monotonie. Alizé
musclé en plein sur l’arrière et la mer qui va avec, ce sont les
prévisions des prochains jours également. Finalement nous nous sommes
habitués à cette situation et en contre partie Harmattan avance bien,
c’est l’essentiel. Nous arriverons ainsi plus vite au pays où il fait
chaud et oĂą tout ne vol pas en permanence.

Nous sommes maintenant au large (200 Miles tout de mĂŞme) de la
Mauritanie, demain soir nous serons Ă  la latitude de Nouadhibou et
après demain à celle de Nouakchott, des noms qui me font rêver mais
des endroits où l’on n’a pas trop envie de toucher terre, l’otage
français est bien trop côté à l’heure actuelle.

Si vous avez l’habitude de me suivre, vous connaissez certainement
Pierre-Yves. C’est un super copain à moi qui vient de reprendre du
service en m’envoyant tous les soirs la météo. C’est vraiment très
sympa de sa part et je le remercie vivement. Pierre-Yves est un
Néphrologue de dialyse passionné de voile puisqu’il est également chef
de bord à la fameuse école des Glénan.

Lors de mon tour du monde précédent il m’a envoyé tous les soirs la
météo. L’aventure avait durée trois ans !!! C’est important pour moi,
j’ai bien entendu la météo à bord mais le fait de pouvoir confronter
les points de vues est très réconfortant.

Alors que je suis en train d’écrire, l’alarme pilote retentie. Il y a
deux heures j’avais largué le deuxième ris alors que nous étions
depuis hier soir sous grand voile seule à deux ris. Mais tout d’un
coup le vent est remonté à 30 Nœuds, le pilote ne pouvant suivre, il a
fallu fissa fissa reprendre ce deuxième ris. Dans un voilier la clef
pour éviter les problèmes est d’anticiper et, si l’on n’a pas assez
anticipé, de réagir extrêmement rapidement en prenant des bonnes
mesures instantanément.

Un problème comme celui là pendant la nuit peu prendre rapidement des
dimensions énormes, aussi j’essaie de prendre toujours un ris de plus
en fin de journée, quitte à le larguer au petit matin.

Mon téléphone satellite fonctionne à nouveau, c’est très important
car, bien qu’en mer je m’occupe de mes affaires et un coup de
téléphone permet souvent de gagner beaucoup de temps par rapport à des
échanges de mails. Actuellement tout va bien à bord. Jusqu’à présent
c’était parfum d’ambiance vanille, maintenant c’est arabica « DO
BRAZIL », je laisse à Jacky le soin de vous expliquer ci-dessous.

171 Miles au compteur ces dernières 24 heures. Si nous continuons à
cette allure, nous serons dimanche soir sur le Cap Vert.

A bientĂ´t

Jean-Louis

La prose de Jacky :

« Bordel, Jacky y a du café moulu plein le placard, t’as pas bien
fermé le pot ...Merde, merde cette journée commence mal, j’entends
vociférer le captain dans son placard...un ange passe chargé d’un
poignard, d’une kalachnikov et de 3 grenades...je me fais tout petit.
Il a raison le captain un pot mal fermé (café, moutarde ou
cornichons...c’est ma spécialité) dans des creux de 3 mètres c’est du
très court terme avant l’explosion.
Nous sommes le Jeudi 15 Janvier 2015, au large du Sahara Occidental,
en Atlantique Nord avec mon copain Jean Louis, sur Harmattan son
fidèle ketch de 15 mètres avec lequel nous avons déjà fait tant de
virées dans tous les coins du monde.
Cette fois, nous avons inscrit le Brésil au tableau des destinations
avec une arrivée prévue à Salvador de Bahia, la baie de tous les
saints et ses 365 Ă©glises.
Si tout va bien, et si je m’applique maintenant a bien fermer les
pots, faute de quoi je pense ne jamais revoir la terre... nous y
serons dans 3 semaines après avoir doublé le Cap Vert en fin de
semaine.
Nous devrions arriver pour le début du carnaval , l’un des plus fameux
du Brésil avec la quasi totalité de la population dans la rue soit
plus de 2 millions de personnes pendant 4 jours de liesse populaire et
150 trios electricos, énormes véhicules équipés de sonos démentielles
qui drainent la foule de danseurs dans les rues de Salvador. »


"Ah, comme vous pouvez me faire rigoler, vous deux, même de très loin! Continuez de faire bonne navigation! Beijâo e bom vento!"

Envoyé par petra le 16-01-2015 à 17:43

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