Journal de bord de l'Harmattan |
Sun, 14 Feb 2016 22:00:00 - 25°31 S 48°30 W N° 856 - Paranaguá
20h00 heure du bord, 22hTU et 23h00 en France.
Bonjour à tous,
Je n’ai jamais vu cela, devant l’accès au chenal menant à Paranaguá il y a une véritable ville de navires à l’ancre, des cargos, des vraquiers, des pétroliers, des porte-containers, des tankers, tout ce qui peut exister attend ici, à l’entrée du port desservant le très dynamique état du Paraná. J’avais déjà été très impressionné par la taille du tout nouvel aéroport construit à Curitiba.
Il n’y a pas qu’un seul Brésil. Nous pouvons très bien comparer les états qui le composent avec nos états, ceux qui composent l’Europe. Ici tout est inversé, le Sud remplace le Nord et vice et versa. Il y a les états du Sud, industriels, dynamiques, rigoureux et les états du Nord, où les gens sont beaucoup plus « latins », désinvoltes, aimant la fête, artistes certainement …
J’ai passé une partie de ma matinée de Samedi à remonter les rios mais j’ai fini par jeter l’ancre dans le fleuve, Paranaguá étant beaucoup trop enfoncé dans les terres. Je me suis précipité sur la couchette, trop épuisé par le manque de sommeil. Après avoir récupéré une paire d’heures je suis reparti et j’ai fini par amarrer au « Iate Clud de Paranaguá » à 17 heures.
C‘est un tout petit club avec des installations vétustes et non entretenues. Les pontons flottants ne flottent plus trop et ils font un angle de 30 degrés avec l’horizontale. J’ai failli rester ancré dans le fleuve. Mais les gens sont sympas, il y a du WIFI, des douches, un bar et puis j’en ai eu envie tout simplement.
Nous sommes en plein été, équivalent du mois d’Août chez nous. Il fait très chaud pendant deux ou trois jours puis c’est l’orage. Aujourd’hui il a fait une chaleur épouvantable mais vers 18 heures un énorme orage a éclaté, ça pète, ça claque, ça gronde, le ciel s’éclaire en permanence et des éclaires zigzaguent dans le ciel pour frapper au milieu des palétuviers sur l’autre bord du rio. Il pleut des sceaux, les anglais diraient « It rain cats and dogs ! ». Je pense que nous allons en avoir pour la nuit.
Je voulais faire halte ici pour prendre ce fameux petit train entre Curitiba et Paranaguá. Le Petit Futé, édition 2015 en fait tout un plat. Dès le bateau en sécurité j’ai pris mon sac à dos, j’ai chargé la carte de la ville sur mon téléphone et me voilà parti à la recherche de la gare, l’Estacion comme ils disent ici.
Quelle mauvaise surprise, le train ne vient plus depuis longtemps, les rails sont rouillés, il y a pleins de tas de gravats sur les voies et surtout la gare n’a plus de toit, les fenêtres claquent au vent et l’ensemble est entouré de grandes palissades en bois. Dommage, c’était un très beau bâtiment des siècles passés.
Du coup je fais escale technique et je répare plein de choses sur mon bateau. Cet après midi j’ai fait le plein de gasoil. Cinq voyages sous le cagnard avec deux bidons de 20 litres chacun. Ce n’est plus de mon âge, je suis épuisé.
Sinon je suis bien ici. Les pirogues sont d’une grande beauté, avec des couleurs vives, très longues, taillées dans un seul tronc d’arbre, avec un avant très relevé et un gouvernail particulier. Le conducteur dirige sa pirogue avec deux grandes cordes. Elles passent à une vitesse folle dans les pétarades joyeuses de leur échappement direct.
A bientôt
Jean-Louis |
"C'est très dommage que le train pour Curitiba ne marche plus. Nous l'avions pris en 2003 et avions bien aimé. C'est triste ces petits trésors qui disparaissent. Bons vents Amitiés Olivier"
Envoyé par Masurel le 15-02-2016 à 16:21
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