Journal de bord de l'Harmattan |
Mon, 15 Feb 2016 20:00:00 - 25°31 S 48°29 W N° 857 - Egratignures
18h00 heure du bord, 20hTU et 21h00 en France.
Bonjour Ă tous,
J’aurais dû écouter ma première impression et ne pas venir m’amarrer dans cette marina !
On est lundi et c’est la reprise de l’école. Des dizaines de pirogues pétaradantes apportent à la ville des écolières bien habillées. C’est guai, c’est la vie. L’orage n’est plus qu’un souvenir, il fait beau et je me rends au secrétariat pour régler ma situation.
Je ne compte partir que demain matin car en ce moment les vents sont contraires. Le gars ne parle pas anglais et je reçois un choc lorsqu’il m’annonce 600 Réals pour mon séjour de trois nuits. Cela fait un peu moins de 150€. De toute façon je n’ai pas l’argent, je dois aller au distributeur.
J’en profite pour aller au supermarché et je décide alors de partir dès aujourd’hui, quitte à ancrer dans la rivière un peu plus loin. Lorsque je reviens en début d’après-midi c’est un jeune qui parle un peu anglais, on se comprend et je repars en ayant payé 200 Réals seulement pour deux jours. C’est beaucoup mieux.
Dès mon retour au bateau je mets tout en œuvre pour partir au plus vite alors que j’aurais dû attendre que le courant soit favorable et m’éloigne du ponton. Ce ponton est trop court, il ne fait que le tiers de la longueur du bateau. Le courant me pousse irrémédiablement sur son coin et je n’arrive pas à m’en dégager. Résultat une large éraflure d’environ un mètre sur ma belle coque blanche.
Je suis furieux contre ce ponton, contre le courant, contre le vent, contre les différentes tables des marées qui racontent n’importe quoi et surtout contre moi-même qui n’ai pas eu la patiente d’attendre le moment propice.
Finalement je jette l’ancre un peu plus loin pour attendre que le courant s’inverse et me porte vers la mer.
Comme je m’en doutais, mon pilote automatique n’est pas très vaillant. S’il n’y a pas d’efforts sur le gouvernail il s’en sort mais lorsque je suis sous voile et que les conditions forcissent un tout petit peu il met les pouces. C’est extrêmement ennuyeux. Pour l’instant je fais du côtier et les abris sont distants au maximum de 50 Miles. Mais après Florianopolis il y a 350 Miles d’une traite.
J’aimerai pouvoir arriver sans encombre jusqu’à Piriapolis en Uruguay, là où je vais laisser Harmattan. Ensuite j’installerais un pilote tout neuf pour continuer. J’ai déjà une pompe neuve au cas où celle-ci tombe définitivement en panne. J’avais dû changer la précédente dans le détroit de Torres, après 23 000 Miles de fonctionnement. L’actuelle a déjà dépassé cette distance puisqu’elle en est à 51 500 – 23 000 = 28 500 Miles. Quant au vérin il a 51 500 Miles à son actif !
Je vais donc prendre la mer et je ne sais pas quand je vais pouvoir toucher à nouveau du réseau pour me connecter à Internet.
A bientĂ´t
Jean-Louis |
"Merde, merde, merde j'ai les boules pour toi...putain de ponton, j'espère que ce n'est pas trop profond. Je croise les doigts en pensant à ton pilote. Je sais que tu en as vu d'autres mais si tu as du vent c'est galère surtout la nuit... Bonne route captain, Jacky"
Envoyé par JACKY PEUDEVIN le 16-02-2016 à 12:56
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