Journal de bord de l'Harmattan
Sun, 16 Oct 2016 22:00:00 - A Punta Arénas (Chilie)
N° 907 - Un dimanche Ă  Punta ArĂ©nas



19h heure locale, 22hTU, 24h en France.


Bonjour Ă  tous,

Nous arrivons à Punta Arénas avec plus d’une heure de retard. Il est
20h15, samedi soir, nous n’avons aucun argent Chilien sur nous, il
faut donc oublier les taxis et notre chambre chez l’habitant ne se
situe pas en centre ville.

Nous partons donc Ă  pieds, tirant nos valises en peinant dans le froid
tout en sortant régulièrement le téléphone qui nous indique notre
position et le lieu à atteindre. Mais, malgré nos efforts, nous avons
l’impression que nous n’arriverons jamais.

Il est maintenant 21h30, nous sommes épuisés en arrivant à l’adresse
indiquée. Mauvaise surprise, il s’agit d’une rue d’environ 300 mètres
de long mais personne ne nous a donné le numéro de l’habitation.
Encore une difficulté à résoudre. Je finis par arriver à contacter
Juliana et nous voici devant la porte.

Malgré les embrassades nous avons immédiatement le sentiment de gêner.
Plus grave, dans la cour il y a deux chiens, c’est sale et une fois
entrés dans la maison notre impression ne s’améliore pas. Juliana nous
montre notre chambre, ce n’est pas très accueillant, le lit est hors
d’âge, l’armoire remplie des affaires d’un occupant plus ou moins
régulier, la cuisine semble inaccessible.

Nous laissons nos affaires et ressortons rapidement dans cette
banlieue vide de tout. Que faire ? Nous finissons par repérer un
restaurant mais dès qu’elle nous entend parler anglais et « crédit
card » la patronne semble affolée, Nous avons des dollars, des euros,
des pesos argentins mais sans pesos chilien nous sommes devenus des
mendiants.

Nous ressortons et essayons d’arrêter des taxis. Un s’arrête, c’est un
taxi collectif, il ne parle pas anglais, comment lui expliquer que
nous souhaitons aller en ville et faire tous les distributeurs de
billets jusqu’à en trouver un qui accepte de nous cracher quelques
pesos ?

Nous essayons d’arrêter d’autres taxis sans succès, le moral est dans
les chaussettes, la situation pourrait ĂŞtre meilleure. Vers 22h30 nous
finissons par abandonner. Après le sandwich du déjeuner nous devrons
attendre demain matin. Comme lorsque j’étais môme et que j’avais fait
une grosse bĂŞtise nous allons nous coucher sans manger.

Nous revenons vers chez notre logeuse et tout Ă  coup, devant tant de
misère le ciel s’éclaire, nous passons devant un bouiboui, un « fast
food », une toute petite échoppe de banlieue, la seule encore
éclairée, « El Quincho de Julio ». Et, quelle bonne surprise, sur la
porte est apposé le divin macaron « VISA ».

La gentillesse de Julio, les deux Hot Dog (malheureusement bourrés de
mayonnaise) et les quelques frites accompagnées de Sprite (Julio n’a
pas de licence pour la bière) font un miracle et nous réconcilient
avec la vie. Nous rentrons et nous Ă©croulons dans le lit morts de
fatigue.

Ce matin le ciel est d’un bleu profond, le soleil brille tant qu’il
peut et, malgré le froid nous repartons en ville tout guillerets d’un
pas alerte. Le centre ville semble s’être énormément rapproché pendant
la nuit. Le premier distributeur rencontré nous crache gentiment une
grosse poignée de pesos (ici il en faut 10 000 pour faire environ
13,50 euros !) et l’objectif est maintenant de trouver un café.

Pas facile, à Punta Arénas le dimanche tout, absolument tout est
fermé. Mais nous sommes tenaces et en parcourant la ville dans tous
les sens nous arrivons Ă  trouver une Ă©choppe qui propose du jus
d’oranges et un café acceptable. Nous dépensons avec délice nos
premiers pesos chiliens.

Visite ensuite Ă  la gare de bus oĂą je trouve du WIFI pour organiser la
suite du voyage, demain départ 10h pour Puerto Natales, nuit chez
Carlos avant de trouver une solution pour rejoindre El Calafate et le
fameux glacier Périto Moréno.

Nous avons encore la chance de trouver le seul restaurant ouvert ce
midi à Punta Arénas, la cuisine est délicieuse et, comme en me
promenant dans les rues, j’admire les belles chiliennes qui profitent
de leur repos dominical pour se faire inviter à déjeuner.

J’ai énormément de chance de pouvoir vivre toutes ces aventures.
Certains aiment visiter des musés mais pour moi le seul fait de
voyager, de croiser des gens et de pouvoir les observer me ravit.

L’argentine est petite et brune mais très râblée. La chilienne, petite
et brune Ă©galement est beaucoup plus fine. De toute Ă©vidence elle
porte des gênes que n’ont pas les argentines, Indiens ? Andins ? Je me
pose la question. Puis dans une vitrine je découvre les photos des
premiers habitants, avant l’arrivée des blancs, ce sont ces gênes que
portent les filles d’ici, les gênes Patagons ! Leurs yeux sont très
légèrement bridés, leur peau tire sur l’ocre, elles sont extrêmement
belle !

Il n’y a pas qu’une vérité, ici Christophe Colomb s’est transformé en
Cristobal Colon et Magellan en Hernando de Magallanes ! La statut de
ce grand homme orne d’ailleurs la grand place de Punta Arénas.

A bientĂ´t

Jean-Louis
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