Journal de bord de l'Harmattan |
Tue, 24 Jan 2017 22:00:00 - 48°02S 65°39W N° 941 - Une aĂ©rologie Ă©tonnante
19h00 heure du bord, 22hTU et 23h en France.
Bonjour Ă tous,
J’ai encore dans la tête ce coup de vent d’hier qui nous a pris par surprise. J’ai du mal à faire le deuil de ma main de fer et je pense encore à mon pauvre guindeau et à ses fixations. J’ai mal lorsque mon bateau souffre, j’ai passé suffisamment de temps à travailler dessus pour le remettre en état que c’est un peu comme mon enfant.
Mais, lorsque je revois la scène je me rends compte que j’ai bien failli perdre mon bateau qui est passé à moins d’un mètre des récifs. J’ai rencontré le couple de français du catamaran « Milo One » à la « préfectura », ils étaient en train de déjeuner au restaurant près du Club Nautico. Ils ont été aussi surpris que nous, ils sont sortis et ont courus mais ne pouvaient rien faire.
L’aérologie est très surprenante. Hier soir vers 20 heures un phénomène identique s’est produit mais là nous avions été alertés par un gros nuage noir alors qu’hier midi rien ne pouvait laisser prévoir qu’un tel coup de vent allait nous tomber dessus. Tout est calme, soudain le vent se met à souffler à 40 Nœuds, la mer est toute blanche et deux heures plus tard tout est à nouveau calme. Méfiance !
Ce matin l’équipage me sort de sous ma couette à 7 heures. Je vais devoir me renseigner au syndicat des capitaines pour savoir s’il ne s’agit pas d’un acte de mutinerie. Nous prenons rapidement le petit déjeuner, nous levons l’ancre et nous rejoignons le bateau pilote Yamana.
Son capitaine est extrêmement sympathique et il permet aux voiliers (mais un seul à la fois) de s’amarrer à couple. C’est extrêmement pratique car cela permet de pouvoir aller à terre en toute sécurité et de plus sans avoir à prendre l’annexe.
Nous nous sommes partagés le travail. Nico est de corvée gasoil. C’est-à -dire qu’à l’aide d’un petit diable télescopique et de deux bidons de 20 litres il doit faire des allers et retours à la station service qui se trouve à 500 mètres environ.
Cyril et moi sommes chargés de l’avitaillement. Nous partons à pieds au supermarché qui se trouve à 2 kms et, après avoir rempli des sacs pour dix jours nous prenons un taxi et lui demandons de passer par la station service.
Une chance Nico est là . Une autre chance il y a un camion citerne distributeur d’eau potable. Cyril négocie et il vient faire le plein d’eau potable du bateau. Je pars ensuite faire les formalités de sortie et, après un dernier restaurant nous reprenons la mer à 15h30.
Puerto Deseado est une petite ville sans aucun attrait touristique. Elle vit de la pêche et de son tout petit port de commerce. Mais nous ne sommes pas restés assez de temps pour nous faire une idée précise de cet endroit. Dans mes souvenirs ne resteront que ses rues à angle droit et ces petites maisons qui font déjà penser aux bourgades de bout du monde.
Maintenant deux options s’offrent à nous, la première que m’a conseillé Giorgio (Patagonia & Terra del Fuego) est de suivre la côte afin d’être protégé par celle-ci en cas de gros mauvais temps, la seconde, beaucoup plus courte, est d’aller tout droit sur le cap San Diego qui se trouve à 420 Miles environ.
Etant donné la belle fenêtre météo qui s’ouvre devant nous, j’ai choisi la seconde option et j’espère être dimanche soir dans la baie Thetis bien à l’abri du coup de vent d’Ouest qui va balayer le canal de Beagle.
A 19 heures nous avons 17 Miles au compteur journalier
A bientĂ´t
Jean-Louis |
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